A mort Prosper

le 24/06/2002 à 13h09

Y’a des jours, on justifierait sans peine l’utilisation de gaz mortels sur des êtres humains. Je ne suis pas pourtant partisan de la peine de mort, mais force est de constater qu’il y a parfois des jours où on aimerait éviscérer son prochain et faire sécher sa carcasse au soleil, et contempler le spectacle des mouches, vers, corbeaux et autres saloperies bouffeuses de chair putréfiée en train de s’attaquer goulûment au corps sans vie d’un emmerdeur patenté.
En ce radieux jour de juin, post fête de la musique ( à l’heure où je tape cette bafouille, on est le 22), ma charmante sœur revient de Clermont-Ferrand. D’une bonté naturelle, j’avais téléchargé tantôt le trailer de « La Chambre des Secret » (le second film de la saga Harry Potter) en pensant que ça lui plairait. Las ! Elle arrive, jette un œil distrait à la chose, et se casse sans même dire merci à ce pauvre modem qui a bien failli nous faire une syncope. Après, je lui annonce que j’ai acheté un maxi-CD de Dionysos, groupe qu’elle affectionne tout comme moi. Mais au lieu d’entendre un truc genre « ah ouais, chouette alors », je me fais accueillir par un gracieux « va chier j’ai pas le temps ». Bon, c’était peut-être pas exactement les termes utilisés, mais le cœur y était.
Enfin bref, je m’en retourne à ma non-activité quand ma sœur vient me faire chier à propos d’un de ses potes, sur le fait que j’ai soi-disant été malpoli avec la belle-mère dudit pote. Comme dirait José Bové, « c’est fort de roquefort ».
L’ami en question, que nous appellerons Prosper, en hommage à Prosper le roi du macadam, avait téléphoné chez moi le jeudi 20 au matin, afin d’obtenir ma sœur au téléphone. Mais la bougresse était déjà partie. Moi, bon comme le bon pain, je lui dit que j’allais essayer de trouver chez qui elle se terrait à Clermont. Donc, prenant sur mon temps de glande habituelle, je déclenche l’opération « Trouver L a Soeurette », mission dont je m’acquitte avec brio, il faut le reconnaître. Or donc, sachant désormais où ma sœur se trouve, je rappelle Prosper (qui en plus n’habite pas la porte à coté, alors la facture, merci bien !). Là, je tombe sur la belle-mère du camarade Prosper et demande courtoisement à pouvoir converser avec Prosper : « Bonjour, est-ce que Prosper est là, s’il vous plaît ». Bon d’accord, j’aurais pu dire « Madame, auriez-vous l’extrême obligeance de me mettre en relation avec l’estimé Prosper ? ». Mais j’aurais aussi pu dire « Oh la vioque, remue-toi la boite à caca, et passe moi ce connard de mange-couilles de Prosper ». Et ce petit enfoiré de Prosper est allé cafter à ma sœur que j’avais été malpoli. Non mais quelle sale petite fouine ce Prosper ! Quel ignoble fat ! Quel pleutre ! Quel brouillon d’humanité ! Putasserie, si j’ai été malpoli avec la belle-mère de ce gougnafier de Prosper, que René Coty me condamne à écouter Céline Dion pendant une semaine ! Nom d’une couille, je vais pas m’abaisser au rang de flagorneur pour une radasse à qui je causerais une seule fois dans ma vie ! Elle s’attendait à ce que je me traîne à ses pieds en lui chantant des louanges ? Bon, je m’emporte, mais faut pas déconner non plus.
J’ai été plus qu’urbain avec cet imbécile heureux de Prosper, après tout, j’aurais pu l’envoyer chier dans les grandes largeurs, et voilà comment je suis remercié. Ahalalala, « fait du bien à un âne, il te répondra par des pets » avait coutume de dire Winston Churchill. Bon d’accord, il l’a dit une fois. Et encore, même pas sûr. Mais de toutes façons, ça prouve bien ce que disais. Je disais quoi déjà ? Ah oui, Prosper.
Bon, la prochaine fois qu’un abruti qui veut causer à ma sœur vient troubler ma quiétude et ma tranquillité, je lui raccroche à la gueule. Ah, cornegidouille, je vais pas se laisser emmerder par des sales ados à la con . Sauf Shal, que j’autorise gracieusement à m’enquiquiner sans provoquer mon courroux, mais lui c’est un pote.
Crétins pubères, je vous vomis. Adressez-moi encore une fois la parole avec un LOL, un MDR ou un ASV de mauvais aloi, et vous saurez ce qu’il en coûte de provoquer la colère de René Coty.

Soundtrack: Le journal de France Inter (c'est 13 heures !)