Lettre à l’éventuelle petite amie.

le 26/12/2002 à 18h32

Tu sais, j’ai besoin de toi, de ton affection, de ta tendresse, de ta présence. J’ai besoin de te sentir prés de moi, j’ai besoin de t’enlacer, de sentir ton corps prés du mien, parce que je ne suis qu’une boule d’angoisse existentielle qui a besoin de l’affection de l’autre pour se prouver qu’il existe, qu’il vit et que quelqu’un se soucie de lui.

Tu sais que je même si j’ai l’air gai, je suis désespérément triste, je suis l’exemple même de la phrase de Pascal, « l’Homme est un être gai et inconsolable ». Tu sais que j’aime bien passer pour quelqu’un d’intelligent, et que c’est pour ça que je cite Pascal. Bien sûr, je déconne, je déconne, mais au fond, j’ai peur. De la mort, de la douleur, de la folie des hommes, peur d’être qu’une loque humaine à tes yeux, peur que tu me trouves ridicule.

Tu sais que je me complet à faire des choses stupides, à dire des idioties dans le vide et saouler les gens, tu sais que j’aime hurler des chansons qui causent de bite, de sodomie, de caca et de prêtres pédophiles, mais c’est parce que dire des conneries, c’est le seul moyen que j’ai trouvé pour extérioriser toutes mes peurs et mes frustrations.
Tu sais combien j’ai peu confiance en moi, en mes capacités, tu sais que je suis perpétuellement dans le doute, tu sais que je suis un névrosé accompli, et que comme tout bon névrosé qui se respecte, j’en ai pleinement conscience et que cela me bouffe l’existence.

Mais tu m’aimes. Enfin, je crois. Car ça aussi, j’en doute. Enfin bon, malgré tout ça, tu m’aimes ou paraît m’aimer. Tu as réussi à paraître attirante à mon pauvre cerveau malade et surtout tu m’as trouvé attirant, malgré mon physique franchement moyen, ma brouettée de complexes et mes angoisses stupides.

J’ai peur, peur que tu t’en ailles, peur de trop t’étouffer, peur de paraître distant, peur d’être pas assez bien pour toi, peur de ne plus t’aimer, et c’est probablement ça le pire, un jour je ne t’aimerai peut-être plus. Névrosé comme je suis, tu penses bien que je me suis dit qu’il arrivera peut-être un jour où je ne t’aimerais plus. J’ai évidemment envisagé l’hypothèse plus probable que toi tu ne m’aimes plus, lassée de ma personne.

Tu remarqueras que je fais des efforts, je ne veux pas que tu partes, pas encore, pas tout de suite. Donne moi encore un peu l’illusion du bonheur.

Soundtrack: Anorexia Nervosa – God Bless The Hustler