Untitled 2

le 24/01/2003 à 19h20

Il faut pourtant bien énoncer l’évidence, même si elle ne fait pas plaisir : j’ai encore des sentiments pour Elle. Même si je n’aime pas ça, même si elle ne partage pas cette affection, même si j’aimerais ne rien ressentir, même s’il y a d’autres filles attirantes, il semble qu’il y ait toujours, bien enfoui, un petit faible pour elle.
Peut-être que je m’attache à elle par crainte d’aller vers d’autres filles, je ne sais pas. Mais le fait est que je crois encore à cet amour aussi moribond qu’unilatéral (moi, j’ai le sens du mot. C’est beau comme du Jardin), peut-être par flemme, pour ne pas avoir à chercher ailleurs et à me prendre veste sur veste. De toutes façons, quand même j’irais vers d’autres individus du sexe approprié (jusqu’à preuve du contraire: opposé), je n’aurais pas assez confiance en moi pour tenter quoi que ce soit, mais pouf pouf, je disgresse.
Voilà peut-être pourquoi je m’accroche stupidement à ce rêve passé et pas franchement réalisable : le rêve est bien plus confortable et malléable que la réalité. Mes rêve, j’en fais ce que bon me semble, je les contrôle, ils ne me contrarient pas et me font vivre ce que je veux vivre. J’y suis douillettement installé dans ces rêves. Oui, le rêve est bien plus confortable que la réalité. Mais depuis le temps que je rêve, j’ai parfois du mal à comprendre et vivre une réalité qui ne me sied pas, car je n’y suis pas à mon avantage.

Peut-être qu’à force de rêver mes relations sentimentales, j’ai fini par le plus comprendre le mécanisme réel des relations avec des filles. A avoir trop rêvé à des filles comme elle, j’en ai perdu tous sens du réel ? Je crois parfois que c’est totalement vrai, je crois que je me suis enfermé dans un monde rêvé et idéalisé, et que je m’y suis enfermé par un sérieux manque de confiance en moi et que la réalité m’était bien trop cruelle.
Mais tout cela ne me fait pas déprimer, je n’éprouve pas de tristesse. Je saute pas au plafond de joie non plus ceci dit. Je me demande également si je ne garde pas cet amour contrarié dans mes stocks pour ne pas tomber amoureux, et me m’empêcher de faire face à de douloureuses désillusions. Eh, avec l’inconscient que je me trimballe, c’est pas impossible. Le salopiot est assez perturbé pour imaginer un truc pareil. Il est fou le mec, attention ! Ca m’étonnerait pas que ce sale couard se planque derrière une amourette fanée pour pas se prendre des grands coups de râteau dans les gencives lors d’une attaque sentimentale, voire d’une OPA armée sur mon petit cœur. Je le connais bien, le pleutre, il en capable.
Enfin, c’est probablement pour ça que j’ai encore un petit penchant pour Julie, pour pas aller voir ailleurs et pour pas avoir encore mal.

Soundtrack: The Beatles - Think For Yourself