Philosophie de bazar (part I)

le 01/02/2003 à 13h13

Je manque d’inspiration. Enfin pas vraiment d’inspiration, mais en ce moment, j’ai plein de pensées qui me traversent la tête et j’arrive pas à les écrire. C’est bizarre. Je me sens comme un type intelligent mais qui aurait oublié comment on s’exprime. Il y a quelques minutes, j’avais poussé une super réflexion sur les relations, plus exactement sur ce qui nous porte à juger que X est une tanche finie et Y un gars bien sympa, alors que Z trouve X génial et Y bête à manger de la bite par paquet de douze (et sans enlever la cellophane en plus. Vraiment con ce Y). Mais raaaaaaah, holy motherfucking René Coty, par la barbe du prophète et le saint colon-artificiel papal, je n’arrive pas à exprimer correctement le fond de ma pensée. Enfin si, j’y arrive, mais quand je relis mon grand œuvre, j’ai l’impression de lire un horrible amphigouri. C’est énervant de ne pas pouvoir exprimer sa pensée de façon claire et compréhensible.

En fait, c’est une chose que je reproche aux philosophes, alors que globalement je trouve la philosophie plutôt intéressante et utile. Si j’en suis l’idée que je me fais de la philosophie, ça devrait logiquement servir à améliorer l’être humain, ça devrait permettre de le faire évoluer intellectuellement, psychiquement, voire socialement. La philosophie devrait être accessible à tout le monde, enfin, au minimum compréhensible pour une personne d’intelligence moyenne. Mais le problème des philosophes, c’est qu’on a l’impression qu’ils ne s’adressent qu’aux autres philosophes. La plupart du temps, leur style est ampoulé, plein de fioritures inutiles, tout ceci pour montrer son intelligence. On a parfois l’impression que la philosophie ne s’adresse qu’à une certaine élite, seule capable de déchiffrer le délire verbal de certains philosophes (c’est vous dire si j’aime Kant). Comment un truc qui est censé aider l’être humain à s’améliorer, à trouver sa voie (Everybody Love Spinoza) peut-être aussi peu accessible au commun des mortels ? C’est pas possible d’ouvrir son esprit à quelque chose si ce quelque chose est nimbée d’une aura élitiste. C’est tout ça que je reproche à certains philosophes, de ne s’adresser qu’à l’intelligentsia capable de les pénétrer les arcanes du texte. Bien sûr, ils ne sont pas tous comme ça, les philosophes grecs comme Platon et Socrate sont plus faciles d’accès car ils s’adressaient directement au peuple.

Voilà, je crains d’être mal interprété parce que je n’arrive pas à faire comprendre correctement mes idées. Je ne me prétends pas philosophe bien sûr, mais je voudrais que mes idées reste claire et compréhensible pour tout le monde. C’est pas si évident que ça, surtout si on évite les « réflexions lieux-communs » genre : Ouuuh, la guerre c’est pas bien, ouuuh, juger les gens au premier regard c’est pas bien, ouuuh être gothique c’est ridicule (ah merde, c’est pas une réflexion, c’est un fait. Zut), etc.. Dés qu’on veut essayer d’exprimer une pensée un peu élaborée, il faut faire bien attention à ce que l’on dit, à énoncer sa théorie de manière intelligible pour tous, idem pour son sujet.
Par exemple, hier, un ami et moi devisions sur le conformisme et l’anti-conformisme. Il me disait qu’il était anti-conformiste parce qu’il écoutait du black-métal alors que tout le monde écoutait du sale peura et de la soupe commerciale. Je lui ai dis que c’était débile et que son anti-conformisme n’était qu’une idiotie. Bref, on s’est bouffé le nez un quart d’heure durant. A la fin, je lui ai dit qu’on ne pouvait être vraiment anti-conformiste puisque la société étant faite par et pour des gens conformistes, et l’anti-conformiste doit se plier certaines règles sociales de ce monde conformiste car il ne peut faire autrement que vivre dans ce système social, ce qui fait donc qu’il n’est pas réellement anti-conformiste puisqu’il est obligé de se plier à certaines règles d’une société.
La, l’ami en question est resté désappointé. Lui il me causait de l’anti-conformisme musical (si jamais ça existe) alors que moi je voyais ça a l’échelle de la société. Evidemment, le sujet de départ étant déjà mal exprimé, on risquait pas d’aller bien loin.

Donc forcément, si a l’oral ça passe déjà mal, à l’écrit il faut redoubler d’attention, parce que les paroles s’envolent mais les écrits restent, sauf si Free part en sucette et m’efface mes bases SQL. Enfin bon, je voudrais exprimer clairement toutes mes idées, mais j’y arrive pas en ce moment, ça arrive et c’est pénible. J’aimerais faire passer mes idées en étant compris. Pff.. En attendant de retrouver le sens du mot, j'vais aller finir de lire le Banquet histoire de rire.

Soundtrack: RJD2 - Ghostwriter