Je ne suis pas (encore) mort

le 21/03/2003 à 19h46

Rage, colère, frustration, dépression, pulsions suicidaires, évanouissements, saignements de nez, dilatation de la pupille, tels furent les symptômes tant physiques que psychologiques que les médecins décelèrent chez mes nombreux admirateurs qui n’avaient pas de nouvelles de leur idole (moi) depuis déjà deux semaines. De nombreux emails d’interrogations et de protestations arrivèrent dans ma boite mail pour s’enquérir de ce qu’il advenait de ma docte personne et si j’allais oui ou non me décider à poster, bordel de merde. Bon en réalité, c’est du flan, comme personne ne lis mon site, je n’ai pas reçu un email, hormis un de [email protected] qui me demande, si je veux « enlarge my penis ». J’ai poliment mais néanmoins fermement refusé.
Mais puisque vous insistez, voici la vérité toute nue, si je n’ai pas posté la semaine dernière, ce n’est pas pure flemme de ma part, mais pour l’excellente raison que je n’en avais pas les moyens, car j’étais à l’hôpital. En effet, je suis rentré en une clinique montferrandaise jeudi dernier afin d’y subir une greffe de cerveau, et ainsi donc d’intelligence, mais la greffe a hélas raté, preuve en est que je continue d’écrire sur ce site au lieu de créer un système de pensée qui révolutionnerait la philosophie contemporaine.

Bon, soyons plus sérieux cinq seconde, mais pas plus, après j’ai la tête qui tourne et des éblouissements. J’ai donc subi une opération pour une intervention bénigne certes, mais qui nécessitait tout de même trois jours complets d’hospitalisation. C’est vous dire si mon week-end a été rock’n’roll. Je suis donc rentré le jeudi soir, et ô joie, j’avais une chambre particulière, que je payais le prix-fort soit dit en passant, mais bon, j’étais seul, pas de vieux gâteux pour m’emmerder. En effet, lorsque que je n’étais un qu’un jeune loup, je fus traumatisé par un croulant azimuté qui occupait la même chambre que moi et qui, la nuit, beuglait comme si un interne tentait de lui subtiliser un rein.
Ainsi donc, j’ai tout d’abord passé une journée dans un état semi-comateux du fait d’une anesthésie pré-opératoire particulièrement bien réalisée, puisque j’ai passé toute la journée dans les choux, en sachant pas vraiment bien où j’étais, ce que je faisais là et pourquoi j’avais très soif et atrocement mal au ventre. Puis, une fois les effets de l’anesthésie totalement dissipés, j’ai passé mon samedi et mon dimanche entre matage de télévision et lecturage d’œuvres romanesques, en particulier « La Conjuration des Imbéciles », ouvrage proprement hallucinant s’il en est. J’en ai encore l’anneau pylorique tout déstabilisé.
Vous vous rendez compte à présent combien mon week-end était trépidant, encore plus qu’à l’accoutumée. Et le pire dans tout cela, c’est qu’il n’y avait pas une seule infirmière qui soit physiquement intelligente et qui ait la cuisse légère. A croire que ces infirmières là n’existent que dans « Infirmières de Nuit ». Autant vous dire que j’étais tout à ma joie de sortit lundi matin

Voilà, je suis bien conscient du fait que cette petite bafouille n’est guère passionnante, mais c’était juste pour dire, non Joe, je suis pas mort et je reviendrais me venger au prochain épisode.

Soundtrack: Gil Scott-Heron – Who’ll pay reparation on my soul