I like the smell of napalm in the morning

le 09/05/2003 à 13h49

Okay, j'aurais pu commencer avec quelque chose comme "j'ai vu l'enfer et je suis revenu" ou une autre phrase du genre, un truc bien couillu qui en jette. Mais Coty soit loué, j'ai tout de même assez de style pour vous épargner cette horreur et qui plus est, je suis à peine sorti de chez moi.

Aprés la fermeture temporaire du site, j'ai reçu un nombre incroyable d'une demi-douzaine de messages où l'on me disait des choses biens et où l'on m'interrogeait sur la raison de ce qui essemblait à une fermeture. Et surtout, on m'a dit que je pensais trop, enfin que j'intellectualisais trop. Bite. Bon, trop penser, j'vois pas réellement comment on peut trop penser. Mais trop intellectualiser, là ça me dépasse. Déja, ça voudrait vaguement dire que je suis un intellectuel, ce que je ne crois pas être. A-t-on déja vu un intellectuel courir à moitié nu sur le plateau de Gergovie en hurlant et ceci en pleine nuit ? Non. Et bien, moi, on m'a hélas vu dans cet état-là. Ce qui prouve bien que non seulement je suis pas un intellectuel mais qu'en plus je suis bon à enfermer. Mais c'est vrai, l'image d'Albert Jacquard courant quasi-nu dans les herbes folles, par une nuit étoilée et beuglant des insanités est assez séduisante, avouons-le. Mais tout ça ne dis-pas en qui j'intellectualise. Bah oui, je me pose des problèmes débiles et je suis perpétuellement dans l'incertitude, mais je vois pas en quoi ça intellectualise. Si intellectualiser, ça équivaut à une prise de tête qui ne méne à rien, alors oui, j'intellectualise. Beaucoup.Trop. Mais je suis comme ça. Peut-être que je pense trop et que j'agis pas assez, du moins dans certains domaines. Eh beh tant pis.

Par contre, il y a quelque chose que j'ai pas trés bien compris, c'est pourquoi tout le monde a cru que j'arrêtais. J'ai jamais dit que j'arrêtais d'écrire mes conneries. D'une part, je sais trés bien que j'ai pas la volonté nécéssaire pour ça, et de plus, j'en avais absolument aucune envie. J'ai dit "peut-être devrais-je arrêter". C'est comme quand je dis "Peut-être je vais m'acheter une Ferrari Testarossa", "Peut-être que je devrais dire à cette fille que je l'aime", ou "Peut-être que je devrais arrêter d'être con". Bref, rien de trés envisageable. J'ai pas dit "wah, ça me gave, j'arrête". D'ailleurs, même si je l'avais dit, j'aurais probablement pas tenu parole. En fait, j'avais juste envie de faire une petite pause pour réorienter le site, parce que je trouvais qu'il n'allait plus dans le sens que je voulais. Je pensais à la base que ça m'aiderai à changer et à découvrir un peu plus de choses sur moi. Mais bon, tout ça c'est des calembredaines, on change pas en écrivant des conneries. En en lisant d'autres et en écoutant d'autres, à la rigueur. Mais je pense plutôt qu'on change par les actes. Or en un an, j'ai pas été trés actif. Amorphe serait un qualificatif beaucoup plus approprié.

Alors voilà, je faisais donc une petite tréve pascale prolongée, afin de voir ce qui allais et ce qui allais pas. Je me suis dit que si je n'aimais pas la façon dont le site évoluait, il était inutile de continuer sur la lancée. A là fin, ça m'aurais plus emmerdé qu'autre chose. Alors il fallait trouver des solutions, peut-être envisager d'arrêter de parler de moi. Mon Ego a opposé un refus catégorique et a du recourir à la violence. Ma Déprime est rentrée dans la mélée, suivie par Propension Naturelle à l'Ironie et mon Humour Quinziéme Degré. Le combat a été sanglant. Il y a eu des larmes, de la violence, un oeil poché et des gros mots. J'ai profité de la baston générale pour mettre deux ou trois coups de batte de base-ball dans le site. J'ai siffloté en attendant que ça se calme.

Et je suis de retour. Et je sais qu'écrire ne me changera pas. Je ne sais pas où je vais, je ne sais si j'y arriverais. Tout ce que je sais, c'est que quand j'y serais, ça va chier comme jamais.

Soundtrack: Gorillaz - Left Hand Suzuki Method