With a little help from a Liverpool band

le 21/05/2003 à 22h46

Maintenant je suis un grand, j’ai l’âge où les gens de mon âge ont plein de poils, mais moi pas, je suis semi-imberbe. Je suis un grand, et j’écoute de la musique de zazou. On s’est moqué de moi parce que j’écoutais du hip-hop. On m’a traité de barbare parce que j’écoutais du grindcore. Mais tous les gens qui me disent ça, je les ignore profondément. S’ils jugent quelqu’un par rapport à ses goûts musicaux, je préfère même pas imaginer leurs critères de jugement par rapport au reste. Donc, pour résumer, je suis grand et j’écoute de la musique, beaucoup de musique et très variée.

Mais que ce soit au travers de l’univers, dans le jardin du poulpe, dans la forêt norvégienne, ici, là et partout, quand je suis triste, déprimé, pas bien, je réécoute le groupe par qui tout a commencé, par qui je suis venu à la musique et qui a fait de moi quelqu’un de plutôt ouvert musicalement. Ce groupe est un petit groupe underground de Liverpool. Ca s’appelle les Beatles.

Quand j’étais petit, je suis tombé par hasard sur le double album bleu des Beatles, celui rassemblant les titres des années 1967-70 et sur le 45 tours de « Yesterday ». C’était beau. Je crois que j’ai accroché des les premières notes de « Strawberry Fields Forever ». Je ne sais pas combien de fois j’ai écouté ce double album, probablement plus d’une centaine de fois. Je ne sais pas pour les autres albums, mais il y en a que j’aime beaucoup plus que les autres, qui m’émeuvent plus et donc ceux ci je les réécoute forcément plus souvent. Il y a Revolver, Rubber Soul, Abbey Road et bien sûr Let It Be avec ce morceau beau à chialer qu’est “Across The Universe”.

Depuis que j’ai découvert les Fab Fours, je crois que je les toujours écouté pour trouver du réconfort dans leur rock confortable. Pour moi, écouter les Beatles, c’est comme porter un baggy confortable et un sweat extra-large et m’écrouler sur un lit. On est chaud, c’est doux, moelleux. Les Beatles, c’est comme poser sa tête sur le ventre d’une fille. On l’entend respirer, on entend la musique de son corps et on sent la chaleur contre sa joue. Pour moi les Beatles, c’est tout ça.

Et donc, comme je l’écrivais plus haut, j’écoute les Beatles quand ça ne va pas. A tel point que c’est devenu un indicateur de mon niveau de forme. Je sais que quand j’écoute un album entier des Beatles, c’est la petite forme qui est là, qui s’annonce. Je prends plaisir à écouter les Beatles, mais ça me rends nostalgique, ça crée des réactions étranges en moi. Je me sens bien, mais mou et creux. C’est une sensation vraiment étrange. Indescriptible pour celui qui ne la vit pas.

Ce soir, j’ai écouté deux albums des Beatles.

“Some are dead and some are living
In my life I've loved them all”

Soundtrack: Jim Carrey - I'm The Walrus (Beatles Cover)