Jalons et portraits 01

le 22/11/2003 à 21h50

Et toi, tu ne trouves pas que c’est quelque chose d’étrange que de savoir qu’une personne vivant à quelques 500 kilomètres de là, et que l’on ne connaît qu’au travers d’un écran, pense parfois à toi et te considère comme quelqu’un de plutôt proche ? Moi, ça m’est arrivé. Je te raconte..

Notre rencontre fut en réalité fort peu insolite. Ce fut aussi simple qu’un courrier électronique arrivant dans ma boîte au lettre. Un courrier courtois, concis, avec toutes les qualités nécessaires à une réponse de ma part. Je répondis donc, par politesse tout d’abord, et ensuite pour en savoir un peu plus sur mon interlocuteur. Par la suite, nous échangeâmes quelques messages. Nous nous découvrîmes des goûts et des points de vues communs. J’appréciais mon correspondant et il semblait aussi m’apprécier de son coté. Tout semblait donc idéal pour passer à l’étape suivante : la discussion via AIM, ce qui se rapproche le plus d’une discussion de vive voix.
Bientôt, nous apprîmes à mieux nous connaître. Le courant passait plus que bien. Nous étions l’un et l’autre plus ou moins sensible au même genre d’humour, nous partagions une certaine vision du monde, un certain goût de la musique, et un certain amour, plutôt incompris par ailleurs, pour les filles. Nos discussions allaient bon train et nous aimions discuter ensemble. Et c’est encore le cas aujourd’hui. Si ce n’est pas de l’amitié, ma foi, ça y ressemble.

Mais qui est-il ? Oh, juste un mec bien, un garçon un peu comme moi mais heureusement différent. Il arrive parfois que l’on fasse des rencontres exceptionnelles, et il faut bien l’avouer, ce fut une de ces rencontres. Je crois que je peux affirmer que l’ami en question a eu une influence considérable qui a été , si ce n’est source, large cause de beaucoup de découvertes et de choses qui m’ont faites changer ou évoluer. S’il n’avait été là, je ne me serais peut-être jamais intéressé au funk, je n’aurais peut-être jamais lu John Brunner, et puis il fut un des premiers à encourager mes textes, ça ne s’oublie pas. J’ose le dire, il a été une précieuse présence, et il continue à l’être.
Quant à moi, ai-je eu une influence sur lui ? Je ne sais, je n’ai pas la prétention de dire que j’ai pu le guider, mais j’ai essayé et j’essaye toujours de lui faire partager ce que j’aime, que ce soit du domaine de la musique ou de la littérature. Sans trop me mettre en avant, j’espère lui avoir fait découvrir des choses diverses qui ont enrichis ses connaissances. C’est un peu le principe de l’amitié non ? Partager, je veux dire.

Bien sûr, cette amitié est différente de celle que je peux avoir avec la plupart de mes autres (rares) amis. Tout simplement parce que mes autres amis ont ce qu’on pourrait appeler une consistance physique. Je veux ainsi dire que la relation s’est établie et se maintient sans passer par un l’outil informatique. Mais c’est peut-être aussi ça qui fait l’originalité de la chose. Le fait que malgré la distance, malgré qu’on ne soit jamais rencontré « pour de vrai », malgré le fait qu’on ne soit pas toujours présent sur le réseau, on arrive à maintenir cette relation de joyeuse camaraderie mâle et virile.

C’est vrai, c’est quelque chose d’étrange de considérer comme un ami quelqu’un à qui on associe le bruit de clochette d’AIM. Mais peucherette, je ne désespère pas de pouvoir un jour faire avec l’ami Shal , les quelques pas du funky chicken et de partager la Bay Gold de l’amitié en l’honneur de l’amitié menato-gardéene.

Soundtrack: Brank Shme Bleu - Tirez sur les corbeaux