Reveil nocturne.

le 13/03/2004 à 17h44

Réveil en pleine nuit. Je cligne des yeux, attends de m'habituer à la pénombre et aussi que la connexion oeil-cerveau se mette en marche. Quelque chose ne va pas. Oh putain, c'est pas ma chambre. Je ne suis pas dans ma chambre ! Saint-Coty, mais où suis-je et comment suis-je arrivé là ? Pourquoi est-ce que je ne suis pas dans mon lit. Je sens la panique monter doucement. Merde, si ça se trouve, j'ai été capturé par les triades chinoises, et je vais me retrouver dans un camp de prisonniers à fabriquer des Nike et je..

Et je me fige. Je viens de me rendre compte qu'il y a quelque chose à coté de moi. Quelque chose qui respire doucement. Aaah cornegidouille, si ça se trouve c'est une araignée, une putain d'énorme araignée. J'ai horreur des araignées. Si je me retourne, je suis sûr que je vais voir huit gros yeux globuleux qui me regardent de la même façon que je regarde habituellement un éclair au chocolat. Si je me retourne, elle va me sauter dessus et m'attraper avec ses huit grosses pattes velues et crochues, me paralyser avec son venin, m'entortiller dans de la soie comme une grosse mouche bien juteuse et pondre ses oeufs dans ma bouche et mes yeux et après elle me..Eh, mais attends une minute. Une araignée, même gigantesque, ça respire pas vraiment. Alors c'est quoi ?

C'est à ce moment là que la mémoire, qui avait profité du sommeil pour aller se griller une petite clope en salle de détente, revient du pas précipité de l'ouvrier chez Ford qui vient de s'apercevoir que la chaîne de montage est repartie sans lui.

Mes dernières pensées s'effacent et c'est comme si je ne les avaient jamais eues. Bien sûr sûr que je ne suis pas dans ma chambre, c'est normal. J'y suis non seulement venu de mon plein-gré, mais j'étais en plus heureux d'y venir. En fait, je suis bien là où je même, même mieux que dans ma propre chambre. Je me retourne et tends la main en direction de la personne qui respire doucement. Je touche une nuque, puis une épaule. Comme sensation tactile, c'est tout de même plus agréable que de tripoter une de ces saloperies octopodes. Si toutes les araignées étaient comme ça, je ne serais probablement pas arachnophobe.

Je m'approche doucement de cette forme qui sent bon le gateau et je regarde. J'invite ma mémoire à emmagasiner le plus d'images possibles, et si c'est envisageable de remplacer un tas de souvenirs que je ne voudrais pas avoir. Evidemment, ce n'est pas possible, mais j'aimerai bien. Tant pis, au moins j'aurais l'image de cet instant. Et il vaut largement tout les mauvais souvenirs que je peux avoir.

Soundtrack: Björk - Arabadrengurinn