Flip

le 16/05/2004 à 22h14

La naissance fait qu'on hérite des traits et caractéristiques de ces parents. Les bonne choses comme les mauvaises. J'ai ainsi hérité du coté paternel une pilosité fort peu abondant et une implantation capillaire calquée sur celle du balai-brosse. Du coté maternel, le bon sens auvergnat et aussi une forte propension à l'angoisse. Et s'il y a bien une chose dont je me serais passé c'est ça.

Ma vie est parfois ponctuée de phases d'angoisses qui se manifestent par divers symptômes : tristesse, mélancolie, peur irraisonnée, focalisation obstinée de la pensée sur la source de l'angoisse. Parfois, il y a même des manifestations physiques, mais c'est très rare. Je suis quelqu'un d'anxieux et c'est pénible. Pas seulement pour moi, mais surtout pour les autres. Je ne sais pas comment ils perçoivent et comment ils réagissent par rapport à ces angoisses, au fait qu'ils ont l'impression de ne rien pouvoir faire pour les calmer.

Ce week-end, alors que la fille que j'aime était là, j'en ai eu une. Même si elle sait que je suis quelqu'un d'assez angoissé, je n'aurais pas voulu qu'elle aie à voir ça. Je n'aime pas l'idée qu'elle se fasse du mauvais sang pour moi et mes angoisses. Sinon, elle ne finira jamais. Et moi ça m'inquiétera qu'elle s'inquiète et je finirais fou comme le chapelier d'Alice au Pays des Merveilles. Pourtant, elle m'a rassuré. Elle a réussi le tour de force de me faire penser pendant un temps à autre chose. Je ne sais pas comment elle a ressenti ça, peut-être a-t-elle été un peu inquiétée. Je ne voudrais pas que ce soit le cas, parce des montées d'angoisses, il y en aura peut-être d'autres.

Maintenant, je suis calmé. L'angoisse est redescendue, attendant une prochaine occasion de remonter. L'angoisse c'est un peu comme la marée, elle monte et descend, mais sans rythme prédéfini. Elle peut très bien être inexistante pendant des semaines et soudain, vous vous retrouvez en pleine crise de flip, à vous passer des films catastrophes dans la tête, à tourner en rond l'air triste et perdu, à prendre des somnifères pour vous forcer à arrêter de penser en dormant et attendre que ça parte.

Voilà, finalement, je suis détendu . L'angoisse est partie. Je ne vais pas attendre bêtement qu'elle revienne. Je vais profiter du répit pour l'oublier. Un peu.

Soundtrack: The 5,6,7,8's – Woo Hoo