Take covers

Comme chacun le sait plus ou moins, j’écoute énormément de musique. Et s’il y a une chose qui me plait énormément, ce sont les reprises. Quand un artiste A reprends un artiste B mais fait de la chanson originale quelque chose de totalement différent et se la réapproprie, cela donne parfois des morceaux gigantesques. Voici donc une sélection de reprises qui méritent l’attention. Certaines sont particulièrement déjantées, d’autres meilleures que l’originale et d’autres enfin juste des petits bijoux. Evidemment, c’est une liste fate par moi avec les critères de bon goût qui me sont propres.

Johnny Cash – Hurt
Présentons d’abord feu Johnny Cash. Un formidable musicien de folk, qui a eu une vie riche en déboires et également en boire. Ce cow-boy tout de noir vêtu s’est vu offrir, au crépuscule de sa carrière et de sa vie, de se faire produire une série d’album par… Rick Rubin - qu’on connaissait alors pour avoir produit Run DMC, Aerosmith, les Red Hot, les Beastie Boys ou encore System of a Down – Bref, une série d’albums de folk sombre et néanmoins géniaux paraît. Sur l’album « American IV – The man comes around », on retrouve deux reprises. “In my life” des Beatles, qui collerait le bourdon au plus radical gothique et “Hurt”. Ce dernier morceau est à l’origine de Nine Inch Nails, le groupe de métal-indus bien connu. Autant dire que passer de l’indus à la folk, cela fait faire un sacré grand écart. Et pourtant, la guitare acoustique et le timbre grave et quelque peu chevrotant de Cash parviennent à retransmettre une émotion incroyable. Et prononcées par Cash, qui rappelons-le a eu une vie bien remplie, les paroles prennent un tout nouveau sens. C’est sombre, c’est triste, ça ferait presque mal pour de vrai.

Natacha Atlas – I put a spell on you
Natacha Atlas est une artiste difficile à classer. Ses influences culturelles, ses nombreux projets musicaux ne sont pas fait pour orienter vers quelque choses de concret. Elle mélange les influences de la musique arabe traditionelle avec l’electro, chante pour de nombreux artistes (notamment les Transglobals Underground), c’est une personne très talentueuse et créative. Sur son quatrième album sorti en 2001 se trouve cette reprise du titre de Screamin’ Jay Hawkins. Que dire, si ce n’est la claque qu’il met et qu’il n’a, hormis les paroles, rien à voir avec l’originale ? On commence sur un beat ponctué de quelques scratches, auxquels vient s’ajouter une mélodie joué sur des instruments tradtionels du Moyen-Orient (je serais toutefois bien incapable de vous dire lesquels). Puis la voix de Natacha Atlas entame le premier couplet. Bien forcé d’admirer la beauté de sa voix. Et là arrive un superbe pont ou se mêlent un chœur d’homme et des scratches fort bien exécutés. Il y a un parfait mélange comme

Ragnar Bjarnason – Smell like teen spirit
Je ne connais absolument rien sur Ragnar Bjarnason, et le peu que j’ai pu apprendre sur lui c’est qu’il est musicien de jazz et islandais. Mais surtout il a commis quelque chose qui fera grincer des dents les fans de Nirvana sans humour. Une version latino –allez, je vais dire salsa, même si je n’y connais rien- avec des cuivres comme s’il en pleuvait, du marimba et des percussions . Autant dire que ce que c’est aussi grunge qu’un single de Britney Spears. Et pourtant c’est à mourir de rire et la réorchestration est fantastique. Difficile de résister à ce rythme dansant et à la voix du chanteur. Un pur moment de rire, vraiment.

Richard Cheese
Attention, nous nous attaquons là à un gros poisson. Richard Cheese est un musicien très connu aux Etats-Unis qui joue de la lounge music dans les hôtels et casinos de Las Vegas. Mais là ou il se démarque des autres, c’est par sa capacité à réadapter des titres de groupes qui sont très loin de ce genre musical. Richard Cheese a trois albums à son actif, tous remplis de reprises incroyables qui sont autant de preuves de son talent de réarrangeur. Ainsi, sur le premier album « Lounge Against The Machines », on retrouve des reprises déjà de bon morceaux de bravoure comme « Rape Me » de Nirvana, « Closer » de Nine Inch Nails ou encore l’hallucinante « Creep » de Radiohead. « Creep » est vraiment emblématique de ce que Cheese peut faire. Il commence sur quelques notes de piano en faisant des jeux de mots ridicules avec les noms d’albums de Radiohead, puis cuivres, cordes et batterie viennent s’ajouter alors que Richard montre ses talents de crooner en reprenant le célèbre hymne chanté par Tom Yorke . Et qu’Allah m’en soit témoin, ça groove.

Laibach – Let It Be

Attention, soyons précis. Je parle ici de l’album Let It Be presque entièrement repris par le groupe Laibach, pas simplement le morceau. Laibach est un groupe yougoslave d’indus, aussi martiale qu’électronique. Oui, je sais cette phrase n’a aucun sens, en même temps la musique de Laibach n’a aucun sens, alors ça se tient. J’en reviens à l’album. S’il n’y a que deux titres à retenir, alors ce sera « Maggie Mae » et « Across The Universe ». La premiére semble être chantée par une troupe de bavarois compléments bourrés, c’est tellement ridicule que c’est en est drole, et la seconde est au contraire belle a pleurer, avec des chœurs féminins de toute beauté. Sublime. « Get back » en version electro-martiale avec des voix rauques en guise de chants est assez pétrifiante. Bref, un disque relativement étrange.

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