Napoleon Dynamite, le film que tu verras pas au ciné.

Sorti en 2004 aux Etats-Unis, Napoleon Dynamite n’a pas encore atteint la France, et c’est bien dommage. De temps en temps, Hollywood pourrait nous envoyer une petit cadeau parfumé à la fleur de rose au milieu de ses grosses bouses filmiques. Enfin tant pis, nous n’avons pas pu voir ce film et il est fort peu probable qu’on le voit un jour, car le film ne présente aucune scène d’explosion, aucune scène avec des tétons, et l’humour ne respecte pas la règle tacite du « pipi-caca-quéquétte-foufoune » nécessaire pour exporter une comédie américaine à l’étranger. Et puis ce n’est pas non plus un film d’humour de Woody Allen, gage de bonne vente en Europe. Pourtant, malgré toute la bonne volonté mise par la Fox, la Paramount et MTV, les trois producteurs du fil pour me tenir à l’écart de ce film, j’ai fini par voir Napoleon Dynamite, et je vais de ce pas vous inviter à en faire autant en vous le présentant.

Le film est, comme je l’ai précisé précédemment une comédie, on pourrait dire un « teen movie » même s’il ne respecte pas franchement les clichés habituel de ce genre. On est à l’opposé même de films comme « American Pie » et consorts puisqu’il n’y a aucune blague sur le sexe ou l’alcool. Et au risque d’étonner les plus abrutis d’entre vous, c’est quand même très amusant.
On pourrait dire que c’est un film à la « Big Lebowski », c’est à dire avec un scénario qui apparaît sans queue ni tête, des personnages complètements délirants, des scènes absurdes et des dialogues hilarants bardés de répliques qui ne demandent qu’a devenir cultes. Je précise tout de même que le film n’a rien à voir avec The Big Lebowski, mais c’est un des rares films auquel je pourrais comparer Napoleon Dynamite.

Le personnage principal du film est donc le jeune Napoleon Dynamite (joué par Jon Heder, quasiment inconnu jusqu’alors), qui est ce qu’il faut bien appeler un gros nerd, un bizuth, un fieffé binoclard, bref l’archétype du souffre douleur des lycées américains. Il vit chez sa grand-mère avec son cousin Kip (Aaron Ruell), un autre nerd, qui passe sa vie à chatter sur Internet. Dés le début du film la plupart des personnages sont posés. Ainsi Napoléon fait rapidement la connaissance d’un nouvel élève d’origine mexicaine, Pedro (joué par Efren Ramirez), qui devient très vite son ami. Puis il rencontre Deb (Tina Majorino), une fille qui vient lui vendre des colliers en perles à domicile et dont il va peu à peu tomber amoureux .
Enfin, lorsque sa grand-mère se casse le coccyx en faisant du quad (sic), c’est l’oncle Rico qui vient s’occuper de Kip (malgré ses 32 ans) et de Napoleon. Rico (joué par Jon Gries, surtout connu pour son rôle dans le Caméléon) est apparemment resté bloqué en 1982, et sa seule motivation dans la vie semble être de gagner de l’argent avec des plans foireux digne du pire des VRP. Tout ces personnages donnent l’impression d’avoir un sérieux décalage avec la réalité, et c’est peut-être ça qui nous les rends aussi attachants.

Comme vous allez le voir avec les photos qui suivent, le look des personnages est particulièrement soigné, les vêtements participent activement à l’atmosphère du film. Atmosphère difficilement descriptible par des mots d’ailleurs, ça relève du domaine des sentiments, pour vous aider, voilà une liste de mots que ça m’évoque. Démerdez vous avec : mid-west, campagne de bouseux, ennui, années 90, mouches et soleil, lycée, adolescence, t-shirt avec des chevaux.


Napoleon



Napoleon et son superbe costume de bal


Kip


Pedro


Deb


Oncle Rico


Summer

Au fur et a mesure que le film avance, un semblant de scénario se dessine. En effet, on apprends qu’un bal est organisé, Napoleon et Pedro vont donc devoir se trouver chacun une cavalière. Sans vous dévoiler l’histoire, je peux vous dire que ça nous vaut une scène d’anthologie, dans laquelle Napoléon perdu sur une route de campagne rencontre par hasard les cousins de Pedro, deux gangstas latinos dans une caisse de lowriders. Passage culte s’il en est. Allez une photo, parce que ça vaut de l’or.


So you guys are, like Pedro’s cousins ?

Dans ce qu’on pourrait qualifier de deuxième partie du film, Pedro veut devenir président de l’école et Napoleon va se proposer pour l’aider. Ils vont devoir affronter la fille la plus populaire du lycée (jouée par Haylie Duff, oui la sœur de Hillary). On voit le déroulement de la campagne, jusqu’à la fin du film. Là encore, on a droit a des séquences incroyables, notamment la performance de danse de Napoleon. Là aussi, je n’en dis pas plus, mais c’est probablement la scène la plus inattendue du film. Une dernière curiosité, le générique se trouve avant la dernière scène, et elle n’est pas des moins crétine, croyez moi. En fait, cela est du au fait que la Fox, voyant que le film marchait bien a décidé de le ressortir dans plus de salles, avec en bonus cette scène. Ils ont bien raison, c’est toujours ça que les Européens auront pas.

Comme vous pouvez le voir, il n’y a pas vraiment d’histoire à proprement parler, pas de « quête du personnage », pas de progression. On se contente de suivre des scènes de la vie de Napoleon, Kip et Rico. On pourrait dire que le thème central du film est l’amitié entre Pedro et Napoleon, mais c’est surtout un film où s’accumulent dans la joie des scènes stupides, des répliques hilarantes (personnellement, j’ai un faible pour un des phrases de Kip : « Napoleon, don’t be jealous I’ve been chatting with babes online all day »). On peut encore faire une comparaison avec « The Big Lebowski », dans le sens où certains trouveront ça très drôle et d’autres trouveront ça absolument nul.
Un film plein d’humour, et ce qui est plutôt rare dans ce genre de film, de tendresse. Attention, pas de la tendresse mièvre et des bons sentiments dégoulinants, mais on a de la sympathie pour ces personnages un peu loosers mais attachants.
Bref, c’est vraiment un bon film, qui sort un peu de l’ordinaire qu’on nous sert d’habitude au cinéma. On passe un bon moment, et c’est probablement pas le genre de film qui nous fait regretter le prix du billet une fois sorti de la salle, ce que l’on souhaite en général quand on va au ciné. Moi j’ai aimé, alors la messe est dite, portez ce film aux nues et accueillez-le comme il le mérite. Amen

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