Nuisibles Urbains N°4 : Les piétons.


Si j’étais à la tête du gouvernement, vous pouvez me croire, les choses changeraient ! Un des premiers édits de mon règne consisterait à m’attribuer le droit de rouler sur cette vermine grouillante, cette répugnante viande à pneus qu’est le piéton qui traverse devant mon véhicule alors que le passage piéton qui lui est alloué se trouve 5 mètres plus loin.

Le piéton est un être exécrable, et le seul et unique but de sa triste autant qu’inutile existence semble être de venir me faire chier lorsque je suis au volant de mon automobile. Tout gonflé de prétendus privilèges qu’il s’est lui même arrogé, le piéton se permet de traverser n’importe où et n’importe comment, et si vous lui reprocher son comportement inconscient par un coup de votre avertisseur sonore ou en l’insultant comme il le mérite, cet individu plein de mauvaise foi trouve le moyen de maugréer, voire de rejeter la faute sur vous. Certains vont même jusqu'à taper sur votre précieux véhicule. Oh, que ne donnerais-t-on pas pour avoir un club de golf et l’immunité diplomatique en de pareils moments.

Il existe dans de nombreuses villes des sortes de réserves naturelles où les piétons peuvent s’ébattre, que l’on nomme avec un certain sens de l’à-propos, « zones piétonnes ». Et bien malgré le fait qu’en ces lieux, ils peuvent piétonner tout leur saoul, marcher dans tout les sens, courir de gauche à droite, bref épancher leur irrépressible besoin de marcher au milieu de la route et de la traverser en diagonale, ces raclures de piétons persistent à vouloir pousser le respectable conducteur à la faute en venant l’agresser sur son territoire, comme si une pulsion de mort le poussait à se frotter à nos bolides de métal. Si ce n’était certaines lois qui l’en empêchent, le piéton pousserait son vice malsain jusqu’à traverser une autoroute ou une voie express, et crierait au scandale si on le percutait.

Le piéton est d’une telle malveillance qu’il pousse sa perversion jusqu’à venir ennuyer tout les utilisateurs d’autres moyens de locomotion : cyclomoteurs, vélocipèdes, semi-remorques, chaise à porteurs, bus de ville, etc. Et même si vous vous mettez à son niveau, le piéton trouvera le moyen de vous ennuyer en vous bouchant le passage, il fera ralentir cette marche résolue qui est la vôtre, typique de l’homme sûr de soi, il vous obligera à mains détours et diverses contorsions pour l’éviter.

Qu’il s’agisse d’une vieille à la démarche hésitante, d’un groupe de harengères caquetantes chargées de sacs Zara, ou encore d’un jeune connard monté sur roulettes qui ne prête aucune attention à sa trajectoire ou bien encore de foutus ahuris qui regardent partout ailleurs sauf devant eux, les piétons vous en veulent personnellement. Ils s’en prendront à vous en vous mettant un discret mais douloureux coup d’épaule, ou vous forceront à marcher dans une matière comme du vomi de punk à chien aviné pour les éviter, ils vous bousculeront en faisant mine de vouloir rentrer dans un magasin - certains allant même jusqu’à vous rabattre la porte dudit magasin sur le nez – ils vous obligeront à vous frotter aux murs ou à marcher dans le caniveau pour les laisser passer. Bref, ils n’auront pas de répit tant que quelqu’un – vous comme n’importe qui d’autre- les gênera dans leur cheminement forcené vers on ne sait où.

Il m’est avis que de nombreux piétons doivent souffrir de névroses graves, de pulsions autodestructrices qui les poussent à se frotter de prés aux véhicules en marche, ou à se frotter tout cours après vous, d’une façon relativement malsaine, bien que certains puissent trouver cela érotisant. Voilà bien des produits typiques de notre société moderne où tout va à vau-l’eau l’absence de vraie valeurs traditionnelles. N’ayant plus de repères, des individus à la psyché fragile sentent le besoin de se mettre en danger, voir de se prendre l’avant d’un 33 tonnes de plein fouet, pour se sentir vivre. Le gouvernement devraient songer à établir un plan d’urgence pour la sauvegarde de la santé psychologique de ces concitoyens, mais ces beaux messieurs sont bien trop occupés à œuvrer pour la sécurité routière pour faire quelque chose de sérieux.

En attendant rien n’est fait, et l’automobiliste reste sous le joug de terreur du piéton forcené qui peut d’un instant à l’autre sauter sous ses roues. En chaque automobiliste, il y un petit cœur sensible qui frémit à l’idée de réduire une vie, même inutile, à l’état de bouillie sanglante. En tout cas, je vous préviens, j’ai une badine dans ma voiture, et le prochain qui passe devant ma voiture au feu vert, je descendrais et il saura ce que c’est « une bonne correction ».

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