Histoires inédites du Petit Nicolas

En guise de cadeau de Noël, on m’a offert les inédits du Petit Nicolas. Certains pourraient penser que ce cadeau n’est pas fait pour un homme, pour un vrai mâle. Pourtant, s’il est un livre à conseiller aux adultes, c’est bien le Petit Nicolas. Il faut être issu d’une longue lignée de brutes décérébrées et insensibles, être le dernier des plus infâmes gougnafiers ou aimer les livres d’Houellebecq pour ne pas apprécier la beauté d’une historiette du Petit Nicolas.

Sorti de l’imagination de deux hommes au talent certains, Sempé et Goscinny. Sempé est connu pour ses dessins faussement candides et naïfs et le regard tendrement ironique qu’il pose sur les gens au travers de ses divers albums. Quant à Goscinny, sa prolificité de scénariste est bien connue : Astérix, Lucky Luke, Iznogoud, les Dingodossiers, etc. Bref, nous n’avons pas à faire à des débutants.

Le Petit Nicolas a été créé dans les années soixante, et c’est quarante ans plus que sorte les histoires inédites, de quoi ravir les adultes qui ont grandi en lisant le Petit Nicolas et le faire découvrir au jeune. C’est un peu dommage que ces histoires paraissent pendant cette sorte de vague de nostalgie qui s’abat sur le pays, mais ne chipotons pas, c’est quand même bien agréable de retrouver Nicolas, Alceste, Maixent et toute la bande. Avoir du rabe de Petit Nicolas, c’est comme avoir du rabe de mousse au chocolat à la cantine, on est bien content.
Les aventures du Petit Nicolas font rire et sourire, beaucoup plus que bien des auteurs contemporains d’ailleurs. Bien sûr, c’est enfantin, et donc pas sérieux selon certains. Néanmoins, les histoires du Petit Nicolas nous rappelle notre enfance, quand bien même nous n’avons pas grandi pendant les années 60, ou plutôt elle font écho à notre enfance. Nous n’avons probablement pas tous été aussi turbulent que Nicolas et sa bande, mais on rêve de l’avoir été, ou on se reconnaît dans telle ou telle histoire.

Et puis, le Petit Nicolas, c’est de l’humour à l’état pur, toujours avec une chute que l’on voit arriver quasiment depuis le début, mais que l’on attends avec une certaine impatience, et cette damnée chute nous fait invariablement pointer un semblant de sourire, voire un sourire complet sur le visage. L’humour reste enfantin bien sûr, mais il y a un étrange regard enfantin posé sur le monde des adultes qui donne une sorte de ton ironique aux aventures de Nicolas. Bref tout cela pour dire que les « Histoires Inédites du Petit Nicolas » valent bien leur achat, c’est plus frais à lire que du Beidbeger ou du Millet, et c’est beaucoup plus plaisant. Certainement le meilleur livre de littérature française post-rentrée littéraire.

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