Disques hommages aux Quatres Fabuleux.

Nul n’ignore, hormis peut-être quelques peuplades arriérés qui n’ont pas encore entendu mon nom résonner à leurs oreilles comme mille merveilleux poèmes, que je suis un fervent admirateur de ce boys-band anglais de la période yéyé que chacun connaît sous le nom de Beatles. Loin de me satisfaire de leurs seuls albums, j’ai poussé la monomanie encore plus loin, en me procurant divers tributes. Dans mon immense bienveillance, je consens a vous faire partager quelques intéressantes découvertes qui ne manqueront pas de réjouir les amateurs des Quatre Fabuleux.

Orchestra Tropical Brasil – The Beatles in Bossanova

Quand j’ai vu ça, je me suis dit, bon, ça peut être sympathique les Beatles version bossa, un peu exotique, un peu chaud latino quoi. Confiant et naïf, je mets le disque m’attendant à quelques morceaux fort bien repris mais je déchante très vite. D’un seul coup, le dégoût s’empare de moi et la colère commence à m’animer. Je vais de piste en piste en me disant que ce n’est pas possible, qu’il y a une erreur, que la prochaine piste sera meilleure. Et en fait non. Sur ce disque, les morceaux des Beatles ont l’air d’une bande son pour ascenseur ou salon de dentiste. Bref affreux et affligeant, une véritable torture. Un disque a piétiner rageusement en lançant des imprécations contre les humains et les dieux. Si une personne vous l’offre, giflez-là et mettez lui les doigts dans yeux pour laver votre honneur.

Rita Lee – Bossa’n’Beatles

Après avoir écouté "Beatles in Bossanova" et en a avoir été fort déçu, je m’attendais peut-être pas au pire mais presque. Et puis, comme je ne connaissais pas Rita Lee, j’ai cherché à en savoir plus. J’apprit ainsi que c’était une artiste brésilienne qui figurait parmi les fers de lance du mouvement bossa-rock. Même si je pouvais vaguement me fier à l’appellation "rock", c’est avec une certaine circonspection que je lançais le disque. Et si cette fois-ci, j’ai encore été surpris, c’est d’une agréable façon. Le cocktail bossa-rock est quelque chose de plutôt réussi il faut bien le dire, du rock avec des influences bossa-nova, cela nous donne d’excellentes reprises. Et puis Rita Lee a une voix harmonieuse, ce qui ne gâche rien. Le chant sur "Here, There & Everywhere" convaincra même les ceusses qui possèdent l’oreille musicale d’une carpe.
Le meilleur morceau de l’album est sans nul doute la reprise de "I want to hold your hand", où ce qui semble être un duo accordéon-guitare s’en donne a cœur joie. Tiens par ailleurs, on retrouve de l’accordéon sur "Michelle", holala que c’est cliché, il ne manque plus qu’un petit "Ah les petites femmes de Paris" glissé dans la chanson pour achever le tout. On notera aussi des reprises en portugais de "If I Fell" et "In my life", assez curieux en vérité. Plutôt un bon album si vous voulez mon avis. D’ailleurs vous l’avez quand même, que vous le vouliez ou non, de gré ou de force vous écouterez ce que je vous dit d’écouter.

José Feliciano – A Tribute to the Beatles

José Feliciano est un guitariste classique américain d’origine porto-ricaine. Oh, et accessoirement un des meilleurs guitaristes classique au monde (il suffit de lire sa bio pour vérifier). Donc quand il fait des reprises, on sait en général que c’est de la bonne. Et quand il se fait son petit tribute au Beatles, on peut s’attendre a du lourd au niveau musical, du très lourd même, vu le talent de Feliciano. C’est donc après avoir bu un grand verre d’eau fraîche pour me calmer que j’ai mis le disque dans la platine. Ca commence avec une reprise de "Hey Jude" de 8 minutes avec passage chanté en espagnol et solo incroyable à la guitare acoustique dés la 3e minute. Chaud chaud chaud ! Après un morceau pareil, on se doute que le reste va être du même tonneau. Et ça ne rate pas. Le talent de Feliciano lui permet de faire de magnifique reprises, comme celle de "Blackbird", "Here, There & Everywhere" (belle à pleurer avec ses nappes de cordes), "In my Life" (et le pont au piano est ici joué à la guitare, assez étrange) ou encore "Let It Be". Un très bon tribute, certes pas énormément original, mais on a pas besoin d’être original quand on joue de la guitare aussi bien que Feliciano, puisque dans ce cas précis c’est les Beatles qui se plient au style de Feliciano et pas l’inverse.

Mellow Dubmarine : A reggae tribute to the Beatles

Pour être franc, le reggae ce n’est pas spécialement mon kif, et s’il fallait élire mon style musical préféré, je suis pas sur que le reggae remporterait un suffrage suffisant pour passer au deuxième tour. J’abordais donc ce disque avec de très gros apriori. Et pourtant, j’ai pris une bien grosse claque en écoutant ce double album, a tel point qu’il a tourné pendant plusieurs semaines dans mes enceintes. Comme quoi, on peut se départir de ses préjugés.
Un disque incroyable donc, mais j’aurais du mal à en parler, car ne connaissant rien au reggae, je serais fort peu capable de disserter sur les multiples artistes qui reprennent les Beatles. Ce sont en majorité des musiciens des années 60 et 70 comme John Holt, BB Seaton, The Soulettes (groupe ou officie la future femme de Bob Marley..), Marcia Griffiths. Autant dire des gens dont je n’avais jamais écouté parler avant d’écouter ce disque.

J’ai vraiment adoré ce disque, alors que comme vous l’aurez compris, le reggae je n’en fait pas mon quatre heures. Après avoir écouté ça, je suis prêt a réviser mon jugement, au moins sur le reggae des années 60 et 70. Je vous ordonne expressément d’écouter Mellow Dubmarine, car c’est tout bonne incroyable et à faire écouter d’urgence a toute la population noyée sous un flot de diarrhée musicale.

Bon alors si vous ne devez qu’écouter que quelques titre de double album, c’est ceux là : "John Holt – I will" ; "Marcia Griffiths – Don’t let me down"; "The Soulettes – Let it be"; "The Israelites – Come Together"; "Joyce Bond – Ob La Di Ob La Da"; "Marshal Williams – Norvegian Woods"; "The Mohawks – And I love Her", ce dernier titre étant selon moi la meilleure reprise de "And I love her" de tout les temps.

Pour résumer, écoutez ça ou allez mourir dans votre vomi.

Motown Sings The Beatles

S’il est un truc que j’aime autant que les Beatles, c’est bien la soul. Celui qui n’a pas vibré en découvrant un vieux morceau de soul chanté par une artiste obscure qui n’a fait que deux 45 tours ne connaît pas la douce sensation d’entendre un morceau qui le touche dans le tréfonds de l’âme, pour ceux chez qui elle existe, ou de la moelle épinière pour tout les cochons d’impies. J’aime la soul parce que bon nombre de morceaux me touche et me provoque des tremblements allant de ici à là. Comme les Beatles. Et forcément quand je trouve un disque ou des artistes soul et funk reprennent les Beatles, je suis à deux doigts d’avoir le slip tout moite d’un trop plein de joie.
Les mordus de soul reprochent aux artistes de Motown d’être trop orientés vers le grand public blanc, c’est à dire dans la société américaine des années 60, vers le grand public tout court. Ce n’est pas totalement faux, et c’est bien dommage, car nous autres connards élitistes devons supporter par conséquent des compilations bancales avec des morceaux allant du pas terrible du tout au très bon et par conséquent séparer le bon grain de l’ivraie Alors dans le très bon et le bon, on pourrait citer les Marvelettes avec "Please Mr Postman", les deux reprises par Smokey Robinson & The Miracles ("And I love here" et "You’ve really got a hold on me"), deux reprises aussi des Four Tops ("Eleanor Rigby" et "Michelle", parce qu’entendre les Four Tops chanter en français, ça vaut bien son pesant d'arachides) et surtout le "Something" interprêté par Martha Reeves and The Vandellas, particulièrement beau. Peut être aussi à la rigueur "Yesterday" par Marvin Gaye, mais le morceau n'est pas trés original, Marvin Gaye y faisant du Marvin Gaye tout ce qu'il y a de plus classique. C’est dommage, je suis un peu déçu j’attendais mieux que ça. Une compilation en dents de scie donc, seulement valable pour quelques morceaux.

(D'autres disques suivront sur cette page, mais pas tout de suite, j'ai la flemme)

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