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Oui, sans nul doute, ce site est hip-hop, car JE suis hip-hop. Par conséquent, tout ce que je fais et tout ce que je touche est hip-hop. Et puis le hip-hop c'est un état d'esprit - comme le gothisme oui - si tu veux être hip-hop, pas besoin de t'acheter des survets FUBU ridicules, il suffit de te dire "Yo my main man, I'm fuckin hip-hop. I'm da pimp of da corner !". Tu vois ces marguerites, elles sont méchamment hip-hop, par la force de ma volonté toute puissante.
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3/1/2005
 
Bim bim. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les dernières semaines ont été riches pour tout ce qui est « indie hip-hop ». Enfin j’entends par là, qu’il y a des sorties un peu plus intéressantes que les dizaines de daubes ricaines du moment, genre les merdouilles crunks de Lil Jon. Je vais vous parler de trois albums qui sont venus saturer mes enceintes au mépris des conventions collectives de mon immeuble relative aux nuisances sonores.

Déjà, il y a quelques semaines, Healthy Distrust de Sage Francis venait nous en mettre un grand coup dans les oreilles. On attendait la suite de Personal Journal avec impatience, et bien on a pas été déçu. De bonnes prods, comme d’habitude avec entre autres Dangermouse, Daddy Kev, Alias (de Anticon) et Reanimator. Comme toujours avec Sage Francis, on a droit a des textes ultra-travaillés et fort bien rappés, presque du slam en somme. Notons que le chanteur de folk (eh oui) Will Oldham est venu prêter main fort à Sage pour un morceau, Sea Lion. Hormis ce morceau, on retrouve de bons petits morceaux ou le ton agressif de Sage Francis nous enchante. Ainsi sur Gunz Yo, où Dangermouse a pondu une prod west-woast très « clic clic bang bang », Sage Francis envoie son flow hargneux pour parler de violence et de flingues. Mais ce qui est intéressant avec Sage Francis c'est sa façon de mélanger les genres, c’est ainsi que le titre suivant parle de la « condition d’artiste » sur une boucle chelou à base de guitare acoustique. Ce mélange entre ambiance sombre et textes bien travaillés est caractéristique du père Francis et je suis pour ma part toujours admiratif de son travail. Ah oui, j’oubliais, Dance Monkey, produit par Daddy Kev, est une vraie bombe, un piége à mouche musical, une fois qu’on a écouté on reste scotché.

Ensuite, on a eu droit au nouvel opus de Roots Manuva, le très bon Awfully Deep. J’ai pas franchement compris le titre au début, et finalement quand on écoute les prods de l’album on comprends. C’est les basses qui sont « awfully deep », puisqu’en effet sa sacré bon sang de bois de Briton s’est fait un petit album electro hip-hop fort sympathique, avec des grosses basses pour jouer les lowriders, des beats electro fort chanmés et hypnotiques, bref une fois n’est pas coutume, un bon mélange hip-hop et electro. L’album est globalement bon, avec quelques titres particulièrement couillus comme Awfully Deep ou encore Chin High d’excellente facture pour hocher la tête de l’air entendu de celui qui sait qu’il écoute « le fresh sound ». Quant à moi, j’ai une affection particuliére pour Too Cold, avec cette boucle de piano et le gars Roots Manuva qui nous envoie un « Sometimes I hate myself ! Sometimes I love myself !” fort bien placé, un vrai bonheur. Sur ma vie, faut l'écouter.

Enfin, le gros événement était évidemment le nouvel album de ce damné fou furieux de Busdriver. Souvent, les albums de Busdriver doivent s’écouter plusieurs fois afin d’en apprécier chaque morceaux et Fear of a black tangent ne fait pas exception à la règle. Vous noterez au passage l’exquise référence à Public Enemy dans le nom de l’album. Comment aborder le sujet? Il est toujours relativement difficile de parler de cet artiste. Evidemment, la première chose qui vient à l’esprit quand on parle de Busdriver, c’est son flow fantastique, cette capacité digne d’un ubermensch a enchaîner des paroles – par ailleurs toujours fort bien écrites – à une vitesse dépassant même la vitesse de lecture desdites paroles. Donc, si on évite le sujet du flow, on peut dire que ce nouvel album est en fait un concept puisque Busdriver car parle uniquement de la vie de star du hip-hop indie, avec évidemment une dose massive d’ironie et de dérision – d’autodérision même . Au niveau des productions, toujours aussi jouissives. Il suffit d’écouter Avantcore ou Befriend the friendless friendster pour se rendre compte du bonheur musical procuré, comme une sensation de plaisir qui vous parcourt d’un point A à un point B, que vous placerez vous-même à discrétion, je ne souhaite pas connaître les détails scabreux de votre vie sexuelle, bande de minables. Au niveau des productions, disais-je, nous retrouvons Daedalus (qui va par ailleurs sortir un album chez Big Dada sous peu, et vient de pondre un petit mix qui fait chaud partout), mais aussi Paris Zax qui avait déjà fait des morceaux pour le deuxième album de Busdriver, dont le mémorable Imaginary places (tiens aussi, signalons qu’il était autrefois au sein des incrédibles Shapeshifters.). Bref des bons producteurs pour crée un bon terrain de jeu pour ce bon Busdriver, et c’est rien de dire que ça tape. Pleins de bons titres avec des textes drôles et bien écrits, Busdriver est toujours fidèle à sa façon de rapper et il est parfois épaulé par les flows des divers invités, à savoir Ellay Khule, Mikah-9, 2Mex et Abstract Rude. Inutile de dire que Fear of a black tangent est certainement le disque de hip-hop que j’écoute le plus en ce momentn, que ce soit pour le morceau à la boucle acoustique de Unemployed Black Astronaut, ou les étranges cordes de Map your psyche, les paroles marrantes ou le style. C'est un tout, et c'est certainement un des meilleurs albums de ce début d'années dans l'indie hip-hop.
Allez pour terminer, je vais me la jouer hype, j’ai reçu ça hier. Et ben, c’est bien, ça fait plaisir de retrouver Quasimoto.

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