Bubulle

Le blog de Bubulle, le poisson noir misanthrope et Léviathon.

4/24/2004

Eléments de biographie

Je suis né, ou plutôt je me suis formé, dans une baie près du port de Vladivostock, dans les années 90. J'étais bien au chaud entre des barres de combustible nucléaire usagées de la rouillée flotte de l'Armée Rouge. Les marins russes avaient trouvé simple de se débarrasser de leurs déchets en les prenant à mains nues et en les jetant par dessus bord. Ils ne vivaient pas trop longtemps. Ils ne savaient pas s'adapter. Quant à moi, ma formation s'est faite par mutations succesives de mon corps parfait et magnifiquement écaillé, grâce à ces mêmes matériaux irradiants.
Mes parents, thons sans prétentions, m'ont élevé dans cette baie en me nourrissant de poissons amers. Quand il se sont rendus compte que j'étais un mutant, que j'acquérais une taille gigantesque, c'était trop tard; je les ai boulotté.
Petit à petit, je me découvrais de nouvelles potentialités, à mesure que des mutations m'en offraient de nouvelles. J'ai acquis en peu de temps un volume à heurter les porte-avions sans m'en rendre compte, couplé à une bouche pouvant boire des fleuves et une cinquantaine de tentacules très souples et multi-fonctionnelles. Mais je peux me rétrecir à l'envie, jusqu'à la taille d'une anguille, quand il s'agit de faire des blagues aux humains et de disparaître sans laisser de trace. Vous imaginez alors l'étendu de mes super-pouvoirs de Léviathon formé par la radioactivié : force et furtivité exceptionnelles. Dernière besogne en date : avoir envoyé par le fond un petit chalutier breton, tuant cinq marins, s'éclipser, faisant croire que c'était le forfait d'un gros cargo. Bien fait pour les Bretons. Les tonnes d'algues vertes qu'ils génèrent me piquotent les yeux.

4/17/2004

Mon manger

Je me nourris, entre autres, de coraux des fonds marins. J'en ratisse des bancs entiers en quelques minutes. J'en ai boulotté, des écosystèmes fragiles. J'en ai achevé, des espèces en voie d'extinction. Avec un rythme effréné, d'ailleurs, mimant l'humanité dans son cocasse numéro d'autodestruction évoquée précédemment.
Je sens le regard réprobateur du lecteur. Mais, cher lecteur, je t'emmerde. Ce que j'ai tué comme coraux, ce n'est rien comparé à ce que fera le réchauffement des océans. Quant à jouer à qui détruira le plus d'écosystèmes fragiles, je déclare forfait devant l'action du tourisme équitable de masse dans les îles.

4/8/2004

Marées noires (II)

Le spectacle des marées noires m'a toujours fasciné. Des mouettes immangeables sont secourues et nettoyées plume par plume par des écolos d'une candeur touchante qui feraient presque pitié si l'humanité dans son ensemble ne méritait pas une exécration sans borne. Des plages sont souillées, des volontaires lamentables vont les nettoyer pour que les ouvriers puissent continuer d'aller s'emmerder au Tréport en étant pollués par leurs congénères plutôt que par l'huile de roche.
Mais les marées noires ne menacent pas l'humanité dans son ensemble, contrairement à sa volonté démentielle d'épuiser au plus vite le capital naturel de la Terre sans se soucier du lendemain. Epuiser son capital, c'est un peu comme un exploitant agricole qui pour avoir le plus chaud possible chez lui l'hiver, va couper avec ardeur tous ses arbres fruitiers. Ou une flotte de pêche d'un pays qui va pêcher de plus en plus de poissons jusqu'à épuiser la biomasse de ses mers, ce qui par ailleurs se fait très bien dans l'Atlantique et au Japon. Ce capital, que l'humanité mange avec une impayable opiniâtreté dans un délire commun (concernant toutefois seulement son cinquième le plus obèse), comprend notamment le pétrole, et comme il n'y a guère de risque que mes marées noires n'inversent cette tendance suicidaire de l'humanité de le consommer de manière croissante, ne doutons pas de l'annéantissement de ces bipèdes abjects. Les poissons ont donc de beaux jours devant eux malgré un présent difficile. Courage, camarades! Tenez bon!

Marées noires (I)

Tenez, l'autre jour je voguais au nord de l'Espagne. Je m'ennuyais ferme. Soudain, ô joie, ô cadeau du ciel, que vois-je? Un super-pétrolier. Je m'approche discrètement, je fends sa coque à l'aide d'une de mes tentacules, et nous voilà parti pour une nouvelle série de larmoyement comiques des européens sur les dégâts causés à leurs petites plages, où on trouve par ailleurs autant de mégots que de sable.
Je vois que je choque certains d'entre vous : je suis un monstre qui tache les rocher et les grands de sables. Mais n'allez pas croire que c'est moi qui ai coulé tous les pétroliers. Dans cette conséquence suprême de la fragilité des choses de l'économie humaine qui nous offre, à nous poissons futurs maîtres du monde, un spectacle délectable d'humains se dépatouillant dans les déjections de leur propre industrie, c'est la bêtise humaine, l'avidité des compagnies pétrolières et l'alcoolisme des marins qui causent le plus de marées noires, nous apportant une aide inestimable; si bien qu'en fait rares sont les affaires de naufrage où j'ai mis mon grain de sable. Je dois aussi rester discret et couler les navires sans que l'on découvre mon existence; même quand je croise un bateau je ne le coule rarement, qu'en étant sûr que mon forfait restera anonyme.

4/7/2004

Les hommes, ces créatures pleines d'humour

Il y a peu, j'ai pu voir des images à la télévision - une autre sorte de bocal, avec aussi des trucs qui tournent en rond à l'intérieur - qui m'ont fait chaud au coeur. Ces images m'ont conforté dans l'idée qui me travaillait depuis quelques temps : mes alliés sont mes ennemis.

Ces images, c'étaient celles filmées par un caméraman amateur irakien et qui présentaient une voiture en train de brûler. En fait, on voyait que les quatres passagers américains de la voiture brûlaient eux aussi. Puis on voyait une foule furieuse sortir les corps calcinés avec des bâtons et s'acharner dessus. Ensuite, on vit les corps attachés à une voiture et trainé sur la route et ils furent finalement suspendus à un pont. De la barbarie dans toute sa splendeur, j'admire le travail. Il y a pas a dire, j'ai beaucoup a apprendre des hommes sur le plan de la folie homicide et l'art de la mise à mort. Mais je me demande si ça s'apprends ou si c'est une chose naturelle chez l'homme.

Enfin bref, je songe de plus en plus à recruter des hommes pour faire le sale boulot à ma place. Ce n'est pas bien compliqué. Il suffit que j'en trouve un que je placerais comme leader religieux ou politique, que je m'en serve de porte-parole pour attiser la haine, la colére, la rancoeur et toutes ces choses qui font que l'homme est aussi agréable à vivre, et il faudra pas attendre bien longtemps pour que mes adeptes fanatisés prennent les armes. Je pourrais même histoire de rire monter divers groupe du genre, que je monterais les uns contre les autres. Et puis, vu que j'ai un nouveau compagnon de jeu, il va bien falloir trouver de quoi s'amuser.

Surgissement

Mauvaisjour, ennemis humains. Je suis le Léviathon, animal monstrueux des fonds marins. Je souhaite seconder Bubulle dans sa tâche d'éradication de l'humanité et d'avènement de la civilisation des poissons. Bien que je ne puisse l'égaler dans la dimension intelectuelle, ne prétendant pas rivaliser avec son immense génie, je souhaite apporter me contribution dans ce domaine. À part ça, j'oeuvre depuis les profondeurs à la destruction de l'humanité, en utilisant ma force notamment, et en cela que je suis complémentaire de Bubulle.
Je vous ferais part de mes exploits prochainement.