On apprend récemment que le protocole de Kyoto va enfin entrer en vigueur début 2005, suite à la ratification imminente par la Russie. Ce qui est sûrement une bonne nouvelle pour vous, et je suis persuadé que vous voulez savoir mon avis sur la question. En même temps, j'entends ce ridicule Jeuf brailler quelque chose comme : "Vous voyez bien que les humains peuvent faire
preuve de bonne volonté collective et aller dans la bonne direction. Les tendances suicidaires de l'humanité, dont vous rigoliez à souhaits, vont enfin s'inverser et votre projet d'asservissement d'une humanité en morceaux aura échoué. "
Je me souviens aussi, dans mes premières chroniques, avoir montré quelques intérêt pour cette question de choc climatique.Mais depuis lors, j'ai compris que ce n'est pas le principal problème auquel l'humanité aura à faire et qui allait la mener à sa perte. J'ai compris que c'est l'extraction démentielle des ressources naturelles qui, lorsqu'elle atteindra son maximum et
commencera à décroître, allait plonger dans le désarroi les pathétiques être humains. En fait, cela est le cas pour le pétrole, j'en ai parlé plein de fois, de ce produit pratique pour stocker et utiliser l'énergie, irremplaçable et qui effectivement ne pourra être remplacer, lorsque son extraction décroîtra irréversiblement. C'est pour dans quelques années ou quelques mois, et
alors...l'économie va être en crise, la consommation va diminuer magnifiquement, d'où donc une baisse éblouissante des émissions de gaz à effet de serre, d'où les objectifs de Kyoto complétement
explosés (d'où le titre de cette chronique...). Sauf si les hommes se mettent à liquifier le charbon pour remplacer le pétrole, mais alors Kyoto est explosé dans l'autre sens. De toute façon, cette solution serait stupide car ne ferait que repousser l'échéance de quelques années; et puis je ne veux pas entrer dans les détails techniques...
Reste donc le problème de "l'épuisement des ressources naturelles", comme on dit. Ce qui prête à rire pour moi Léviathon, c'est qu'il y a eu un bel accord pour le climat, bien qu'il y ait eu du mal à passer; par contre, pas de grande conférence pour faire quelque chose contre le puisage aveugle dans le capital naturel. On n'a pas vu les ministres de l'environnement ou de l'économie discuter sur ce sujet qui est autrement plus grave et imminent. Ainsi, les pays souhaitent une diminution des émissions de GES, mais continuent de se vanter de "produire" ou de brûler plus de pétrole, de gaz, de charbon même.
Sauf le président américain qui reste
cohérent.